infojunior le journal des kids par les kids
 
Infojunior - No 20 du 30 janvier 2000

AccueilAnimauxblaguesjeuxlivres et poesiesciencessites préférésnuméros précédents

Voici une légende qui vient de Thaïlande.

LE DESSIN ENSORCELÉ


Il était une fois un jeune paysan très pauvre, du nom de Tchao.

Il travaillait très durement du matin au soir sur la petite ferme que lui
avaient léguée ses parents, repiquant le riz, pêchant aussi le poisson de la rizière, afin d'améliorer l'ordinaire de ses maigres repas.

info junior en cours
Le garçon ne se plaignait pas de besogner autant pour un si maigre profit, mais il souffrait beaucoup de la solitude.

Un jour qu'il disposait de quelques piécettes, il vit dans une échoppe
tout un appareil de pinceaux et de couleurs.

Il ne put acquérir qu'un modeste fusain, mais grande était son impatience de s'en servir !
 


Le soir venu, il prit un vieux morceau d'étoffe sur lequel il dessina un
paon superbe.

Au matin suivant, Tchao vit un paon devant la porte de sa maisonnette.

L'animal paradait, déployant ses plumes chatoyantes, suivant partout le fermier interloqué. Celui-ci voulut alors revoir l'oeuvre dessinée la veille.

La toile était vierge !

Il comprit alors que son rêve s'était réalisé et qu'il possédait désormais un compagnon.

Quelle joie ! Il parlait à l'oiseau et ce dernier s'attachait à ses pas jusqu'à la tombée du jour, étalant pour lui seul les splendeurs de son plumage.

Hélas ! Un jour, les soldats du roi passèrent.

- Un oiseau aussi splendide chez un pauvre paysan ! Prenons-le, il ornera le parc du palais !

- Pitié ! Supplia Tchao.

Mais les soldats étaient nombreux, ils rudoyèrent Tchao et s'emparèrent de l'oiseau sans défense.

La vie reprit, morne et triste, pour le malheureux cultivateur (Tchao).

A quelque temps de là, un cavalier s'arrêta devant sa porte, jetant à ses pieds un paquet entouré de chiffons.

- Voici les restes de ton oiseau, il a gravement offensé Sa Majesté en
refusant de faire la roue et en se laissant dépérir.

Le visage baigné de larmes, Tchao creusa un trou dans lequel il déposa les quelques plumes, seules reliques de son unique ami.

Bientôt, à l'endroit où elles étaient ensevelies, poussa un arbre d'une
espèce inconnue. Au printemps suivant, l'arbuste se couvrit d'une
multitude de délicates fleurs bleues, et le jeune fermier vint chaque
soir prendre quelque repos sous l'ombrage parfumé.

Un soir, une voix légère se fit entendre.

- Tchao, reprends ton fusain, et dessine-toi une vraie maison accueillante et gaie !

Se souvenant du premier dessin, le jeune homme tira la vieille toile
de son coffre et y dessina une maison coquette et spacieuse.

 


Au matin suivant, elle avait pris forme et remplaçait la pitoyable masure aux murs lézardés.

Tout d'abord ravi, Tchao se plaignit quelque temps après de sa solitude, alors qu'il se reposait sous l'arbre enchanté.

- Que m'importe une belle demeure, si j'y vis toujours seul !

- Tchao, ne sais-tu pas dessiner une jolie jeune fille ? Reprit la
douce voix. Tchao hésitait, la tâche semblait impossible !

- N'aie pas peur, dit la voix, je t'aiderai.

Il obéit en tremblant, et sous ses doigts naquit le pur visage d'une
jeune fille.

Après l'avoir vêtue d'une longue robe soyeuse, il planta dans ses cheveux noirs la fleur épanouie de l'arbre enchanté. Elle quitta alors sa toile et dit :

- Tchao au coeur tendre, tu ne seras plus jamais seul, car je serai
ton épouse pour la vie.

FIN

Isabelle Tremblay
La Prairie, (Québec)
Canada

   
  POÉSIE :
 


Mon collège


Dans mon collège
J'ai trouvé une plume légère.

Les bancs
Étaient peints en blanc,
Et les murs
Étaient bleu couleur d'azur.

Les professeurs
Nous faisaient des cours d'une heure.

En dessin,
Avec la gouache nous avons peint.
Quand j'utilise l'encre de chine,
Je trouve beaucoup de rimes.

Et ce collège me plaît,
Car en musique,
Sans qu'il y ait un seul hic,
Les élèves chantaient.

J'ai regardé ma plume blanche,
Car on était dimanche,
Je l'ai lancée en l'air,
Et elle s'envola, toute légère.


Solène KREBS